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COP 26 : dépasser le ministère de la parole

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« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». La formule ciselée par les communicants du président Chirac est restée dans les mémoires. Pas les actions pour le climat menées sous son mandat. Tout le paradoxe écologique est bien là. Se baigner dans les bonnes paroles mais omettre de leur donner corps. 19 ans après le Sommet de la Terre de Johannesburg, alors que le temps presse, la révolution écologique n’a pas eu lieu. La COP de Glasgow, 26ème du nom, devrait s’inscrire dans cette longue lignée.

On reste dans le symbolique quand il faut du concret

Que les grandes conférences internationales soient marquées par le sceau de l’impuissance ne serait pas si grave si les territoires, au plus près des habitants, avaient repris le flambeau. Alors certes ici ou là, les initiatives se multiplient. La ville de Paris s’est même dotée d’une adjointe chargée de l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts. Mais force est de constater que l’on reste dans le symbolique. Ou plutôt, pour être honnête, dans l’artisanal là où il faudrait de la massification. Clermont-Ferrand n’échappe pas à ce constat.

La vélorution est anecdotique. Les pistes cyclables et les deux roues restent l’apanage des agglomérations et ne concernent qu’une part infime des transports. L’isolation thermique des logements ne décolle pas en raison d’un retour sur investissement beaucoup trop long. Le poids du numérique dans les émissions de GES est croissant et le consumérisme, le mode de vie le plus partagé sur la planète. Laisser pousser les herbes folles au pied des arbres (quand il y en a), implanter des fermes urbaines, permet de se donner bonne conscience mais cache souvent une grande inaction. Il faut du concret, des choses qui souvent ne se voient pas (comme les réseaux de chaleur) mais qui sont efficaces en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

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La décarbonation de nos sociétés

Le premier enjeu aujourd’hui, c’est la décarbonation rapide de nos sociétés à commencer par les sources d’énergie. Chaque territoire doit prendre sa part dans l’effort de production et ne pas attendre, dans le cas de l’électricité, que celle-ci viennent d’une nouvelle centrale nucléaire implantée à plusieurs centaines de kilomètres. Chaque territoire devrait également adopter sa feuille de route carbone, se fixer des objectifs conformes aux enjeux internationaux et annuellement présenter à ses habitants la progression réalisée.

Un enjeu démocratique

Le deuxième enjeu et non des moindres est démocratique. Le manque de détermination à faire évoluer le système génère une radicalité souvent mue par la peur du grand effondrement. Faute de transition en douceur, nous avons tout à perdre en termes de qualité de vie et de démocratie. Car la tentation est grande chez de nombreux écologistes radicaux d’avoir recours à des mesures contraignantes, à des interdictions en tout genre en lieu et place de mesures incitatives. On peut se demander d’ailleurs si certains ne voient pas dans le défi climatique l’occasion de réaliser la révolution politique du grand soir pour mettre à bas le système capitaliste. Il y a chez tout écologiste un khmer vert qui sommeille, tenté de réduire nos mobilités, de nous dire quoi acheter et quoi manger. Dès lors, si les écologistes constituent un aiguillon utile, il faut savoir leur opposer dans la recherche d’un équilibre constructif, pragmatisme (notamment au niveau de l’accompagnement social), nuance et respect des libertés individuelles.

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