Olivier Bianchi, Maire de Clermont-Ferrand, accompagné de Christine Dulac-Rougerie, 1ère adjointe, a officiellement lancé une grande consultation auprès des Clermontoises et des Clermontois dans le cadre du changement de logo envisagé par la municipalité.
Les habitantes et les habitants de l’ex-capitale auvergnate ont le choix entre 3 propositions, de 3 agences de communication différentes, toutes locales. Une consultation qui prendra fin le 24 Septembre prochain. Le nouveau logo sera dévoilé le 4 Octobre ! A l’heure où nous écrivons ces lignes, le nombre de votants est de 764, sur 146 000 habitants que compte la ville de Clermont-Ferrand intra-muros !
Au vu du nombre de participants sur cette question, nous pouvons vraiment nous poser la question de l’intérêt que suscite cette démarche auprès des clermontois ! Peut-être n’a t’elle pas été très bien communiquée, comprise……. Mais aucune indication sur les coûts que cela allait engendrer pour les clermontois n’a été apportée.
Pourquoi un changement de logo ? Pourquoi maintenant ?
Il faut dire que l’actuel date de… 1987, créé par l’Atelier Michel Queyriau, le maire de la ville était alors Roger Quilliot. Ce logo était dans le style de l’époque comme à Grenoble qui elle l’a modifié en 2011 pour une version moderne.
Avant cela, c’est le blason “d’azur, à la croix pleine de gueules ourlée d’or, cantonnée de quatre fleurs de lis aussi d’or.” de Clermont-Ferrand qui faisait office de “logo” sur les documents officiels. D’ailleurs, en 1960 sous Gabriel Montpied, “le conseil municipal adopte les « grandes armes de la ville », qui fixent les ornements extérieurs de l’écu”.
Près de chez nous, la ville de Cournon a également fait ce choix de moderniser simplement l’ancien logo, créé lui aussi dans le style de l’atelier Queyriau, pour un “Flat design” plus dans l’air du temps.
Pourquoi Clermont-Ferrand ne choisit pas simplement d’actualiser le logo actuel ?
La nécessité de changer d’identité visuelle, il faut bien le dire vieillissante, de la ville de Clermont-Ferrand, n’est pas remise en cause. En revanche, la temporalité et surtout le choix offert aux Clermontois a fait réagir plutôt négativement sur les réseaux sociaux.
En effet, plusieurs internautes font remarquer que “ce n’est pas une priorité”. D’autres pointent du doigt le choix de “typo plutôt que de véritable création graphique” et “du manque de signification” des 3 visuels proposés. Certains ne comprennent pas pourquoi les couleurs rouge et bleu ont disparu. D’autres encore s’interrogent : pourquoi ne pas faire tout simplement comme Grenoble ou Lyon, c’est-à-dire reprendre le blason de Clermont-Ferrand en le modernisant ?
Si ces questions sont légitimes, on peut estimer que le choix graphique n’est finalement qu’une question de goûts et de couleurs. Par contre, le coût d’un tel changement concerne directement les contribuables clermontois.
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Le logo de la ville de Clermont-Ferrand à l’échelle de la métropole
Les logos des 21 villes qui composent la métropole clermontoise sont assez disparates au niveau design. Cinq (Beaumont, Chamalières, Nohanent, Orcines et Saint-Genès-Champanelle) utilisent encore le blason de la ville. Certaines utilisent des éléments iconographiques représentatifs de la commune (Aubière, Ceyrat, Durtol, Châteaugay, Pont-du-Château et Royat). D’autres arborent des formes plus abstraites (Aulnat, Blanzat, Cébazat, Clermont-Ferrand, Cournon d’Auvergne, Gerzat, Le Cendre, Lempdes, Romagnat, Pérignat).
Le cas de Clermont-Ferrand est-il unique ?
Évidemment, Clermont-Ferrand n’est pas la première ville de cette taille à changer son identité visuelle. Juste de l’autre côté du Forez, à Saint-Etienne, c’est en 2004 que la bascule s’est faite avec un effet graphique stylisé sur le E de Etienne. Et régulièrement, des collectivités de différentes tailles changent de charte graphique.
Combien les Clermontois devront-ils débourser pour un tel changement ?
Beaucoup trop diront certains, mais en réalité nous n’en avons aucune idée à l’heure actuelle.
En nous basant sur des précédents, cela dépend de plusieurs paramètres.
Par exemple, Hervé Prononce, vice-président chargé des finances à Clermont Auvergne Métropole avouait en 2018 à nos confrères du journal La Montagne, que le changement de logo pour la métropole avait coûté 40 000€, hors changement de la signalétique (panneaux, stickers sur les véhicules…etc).
En 2016, le logo de la toute nouvelle région Auvergne Rhône-Alpes, pourtant créé en interne, a coûté 30 000€ à la collectivité dans le cadre d’un accompagnement par une agence de communication en lien avec le service communication de la région.
Ce qui est certain, c’est que la création et la concertation du choix du futur visuel ne seront pas le plus onéreux. La mise à jour de l’ancien vers le nouveau logo sur tous les supports de la ville, qui pourrait s’étaler sur plusieurs années, coûtera bien plus cher.
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