Lundi 24 avril, deux personnes ont été blessées par balle dans le quartier de la Gauthière à Clermont-Ferrand. Agressions, points de deal, tirs à la kalashnikov : la situation du quartier de la Gauthière est devenue critique. Fatima BISMIR, élue municipale et métropolitaine (MoDem), représente la mairie de Clermont-Ferrand à l’école Jean de la Fontaine. Voici sa tribune appelant à ne pas oublier ce quartier.
« La Gauthière ne doit pas être oubliée ! À défaut d’avoir organisé son bilan 2023 dans les quartiers nord à la Gauthière, j’invite le Maire à prendre cet engagement pour 2024. »
Depuis maintenant trois ans, j’assiste fidèlement aux conseils des écoles maternelle et élémentaire de la Gauthière. Dès mes débuts, j’ai vu une école en souffrance : des agents en difficultés, des enfants dans la précarité. Dans cette situation complexe, ma place est atypique : je représente la mairie mais je suis dans l’opposition. Les décisions de l’équipe municipale ne sont pas les miennes et je ne suis jamais consultée pour un quelconque avis. D’ailleurs, les informations que je reçois sont souvent erronées, ce qui ne permet pas de répondre convenablement aux attentes des parents et des enseignants.
À ce jour, les différentes demandes adressées au Maire sont restées lettres mortes. Cela ne m’a pourtant jamais empêchée de travailler et d’œuvrer pour l’école. À plusieurs reprises, j’ai sollicité les adjoints pour obtenir des réponses quant aux nombreuses difficultés que rencontre le groupe scolaire. J’espérais que l’instauration des adjoints de quartiers permettrait une proximité avec les habitants. Malheureusement, peu d’entre eux en connaissent l’existence.
Dans d’autres écoles de la Ville, les choses bougent. Pourquoi pas à la Gauthière ? À ma demande, des rencontres entre les édiles municipaux et l’école se sont déroulées notamment concernant les rodéos devant le portail de l’école. À la rentrée 2022, la mairie a décidé une expérimentation devant deux écoles de la Ville : « les rues scolaires ». Elles ont pour objectif de piétonniser la voie en la fermant à la circulation automobile aux heures de rentrée et de sortie des classes. Je suis rassurée et révoltée. Rassurée que des enfants puissent sortir du temps scolaire en toute sécurité. Révoltée qu’à la Gauthière les parents demandent depuis plus deux ans, pour les mêmes raisons, un simple poteau …
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« La situation à la Gauthière était préoccupante, elle est devenue épouvantable depuis quelques semaines. »
Cela n’aura échappé à aucun clermontois. La vie de la Gauthière s’aggrave. Une situation tristement inédite dans laquelle le service public doit trouver sa place.
À ce jour, la crèche n’est plus opérationnelle, les enfants n’y sont plus en sécurité, le service municipal a donc dû fermer. Un fait lourd de conséquence pour les familles qui vivent déjà dans un environnement anxiogène et un climat délétère. L’école, elle aussi, est menacée. Quarante ! C’est le nombre d’impacts de balles que j’ai pu constater sur les murs du groupe scolaire. C’est effrayant. Aussi, cela est peut-être anecdotique mais la voirie n’est pas non plus épargnée. Les sacs à ordures ne sont plus ramassés par nos agents métropolitains, leur sécurité doit aussi être notre préoccupation, tout comme le cadre de vie des habitants.
Les troubles à l’ordre public s’enchaînent comme les nombreux tags sur les murs des commerces qui servent désormais aux trafiquants en indiquant aux consommateurs le prix des stupéfiants.
Les efforts de l’Etat et des collectivités doivent être tournés vers la Gauthière, pour ses habitants et les nombreuses personnes qui y travaillent. L’espace public n’est pas « un peu fragilisé » comme l’a mentionné l’adjointe chargée de la politique de la Ville lors du dernier conseil municipal. Il est profondément perturbé. Depuis plus de vingt ans, j’habite les quartiers nord de notre Ville. Ils sont d’une richesse à n’en pas douter et nous devons agir pour les préserver.
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