J’ai toujours un regret lorsque je rentre dans le Centre photographique de Clermont car je me rappelle qu’il s’agit d’abord de l’hôtel Fontfreyde et qu’il fut le musée d’histoire de la ville. Un musée d’histoire faisait sans doute ringard et les collections ont été dispersées ailleurs… Voici comment est perdu un lieu de mémoire, sans parler de l’attraction touristique.
Mais je dois dire que ce regret est tout de même compensé par le plaisir de découvrir les expositions de qualité qui s’y tiennent. Le Centre photographique était le bienvenu, il doit être conservé, ce qu’il fallait était ne pas faire disparaître le musée d’histoire locale. En rêvant un peu, on pourrait imaginer remettre ici le musée de Clermont et pourquoi pas déplacer le Centre photographique à l’emplacement actuel du FRAC (rue du Terrail) puisque ce dernier doit bientôt déménager…
Mais venons en à l’exposition en cours qui ne peut pas décevoir. Elle se compose de cinq parties.
Serge Lhermitte et les Pistes Michelin
Tout d’abord le travail de Serge Lhermitte et quatre étudiants de l’ESCAM sur les Pistes Michelin (salle 2) présentant des vues de l’intérieur figé des bâtiments avec les chariots immobilisé sous la poussière et de sublimes effets de lumière. Il s’en dégage une impression hors du temps.
Nicolas Moulin et Thibaud Cusset proches de la magnifique cheminée sculptée
Ensuite (salle 3) des photos de Nicolas Moulin, à nouveau des pistes, cette fois ci il s’agit de cadrages architecturaux à la limite de l’abstrait.
Dans la même salle sont exposées quelques photos de Thibaud Cusset représentant de poétiques vues des côtes de Clermont. De purs chefs d’œuvres.
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Pascal Aimar et la construction de la nouvelle Comédie
Poursuivons (salle 5) avec le travail de Pascal Aimar sur la construction de la nouvelle Comédie : ouvriers en plein travail, spectaculaires échafaudages comme une toile abstraite, rouleaux de fils tombant du plafond tels des animaux monstrueux…
Projection Vider Paris de Nicolas Moulin
Enfin (salle 4), même si cela n’a rien à voir avec Clermont, la projection Vider Paris de Nicolas Moulin est remarquable. Il s’agit de vues de rues de Paris retouchées en ayant muré les étages inférieurs. On imagine un Covid monstrueux qui aurait vidé les rues et nécessité de murer les habitations pour éviter la contagion… Cette projection sur une musique lancinante est tout à impressionnante.
Une parenthèse artistique et poétique
La seule réserve que je mettrais concerne l’accumulation de carcasses d’ordinateurs dans la salle 3, cela n’a rien à voir avec la photo, encombre la pièce et on se demande bien quel est le message…
En conclusion, je recommande vivement la visite de cette exposition, une parenthèse artistique et poétique que vous ne regretterez pas. D’autant plus que l’accès est gratuit et le personnel accueillant. Elle a lieu jusqu’au 22 janvier.
Si vous cherchez une idée de cadeau de Noël, je vous recommande le livre de Jurgen Netzger Nocturnes, sublime recueil de vues de Clermont-Ferrand la nuit… disponible à l’accueil. Dommage qu’ils n’aient pas exposé quelques extraits.
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