Clermontois de 22 ans, étudiant en master de droit public, Cyrian Chadefaux est adhérent du parti Les Républicains. En 2020, lors des élections municipales à Clermont-Ferrand, il était responsable du collectif « Les Jeunes avec Brenas ».
Aujourd’hui, il est le Président de l’association « Clermont & Vous », une association destinée à imaginer, travailler et proposer ensemble un nouveau projet municipal à Clermont-Ferrand, avec 2026 comme horizon.
Comment l’élection présidentielle de 2022 s’est imposée à vous ?
Je suis engagé en politique depuis 2017, j’ai franchi le pas juste après la Présidentielle 2017, où je n’avais pas le droit de vote. C’est donc cette année que je vais élire pour la première fois le Président de la République, d’où l’importance particulière que je porte à cette élection. Je considère par ailleurs, que les élections, et singulièrement la Présidentielle, concernent tous les citoyens. Je dirais qu’elle s’est imposée à moi via mon engagement politique, qui facilite bien évidemment mon intérêt pour la campagne, mais aussi par devoir citoyen.
Pourquoi votre confiance se porte sur Valérie Pécresse ?
Je soutiens Valérie Pécresse depuis le début. J’ai d’ailleurs voté pour elle dès le premier tour du Congrès LR de décembre 2021. Auparavant, j’avais remarqué le travail très sérieux qu’elle a réalisé en Région Île-de-France depuis 2015, qui lui a valu une formidable réélection incontestable en 2021 alors qu’elle a mené une très belle et difficile campagne. Elle est arrivée en tête au 1er tour et a remporté le 2nd tour en ayant face à elle, une Union de la Gauche (allant du PS à LFI en passant par EELV, Génération.s et le PCF) derrière l’actuel Président d’EELV, la liste de l’actuel Président du RN, et la liste LREM qui rassemblait pas moins de 5 Ministres. Elle a gagné sur son excellent bilan et sur un projet clair, une ligne claire, un cap clair et des valeurs assumées. C’est simple, pour moi elle coche toutes les cases !
C’est une Femme d’État qui a des convictions, de l’expérience, et là où elle a exercé des responsabilités politiques, elle a d’excellents résultats (réforme sur l’autonomie des universités en tant que Ministre de l’Enseignement Supérieur, dernière Ministre du Budget à avoir diminué nos dépenses publiques, Présidente de Région efficace sur la sécurité, l’écologie positive, les lycées, la gestion de l’argent public…). Pour résumer, en plus de me reconnaitre pleinement dans son projet, je sais qu’avec elle, le boulot sera fait, car elle dit ce qu’elle pense et elle fait ce qu’elle dit. Son slogan c’est « Le Courage de Faire ».
Quelle est la place des jeunes dans le projet défendu par Valérie Pécresse ?
En plus d’avoir un vrai programme dédié à la jeunesse que je vais développer, Valérie Pécresse souhaite leur donner la parole dès le début de son quinquennat avec la grande consultation « Élan Jeunesse 2027 ». Son programme jeunesse se décline en 7 axes :
- aider les jeunes dans leur passage à l’âge adulte,
- soutenir l’accès à la formation et à l’emploi,
- encourager l’engagement des jeunes dans la société,
- émanciper tout en assurant la sécurité de la génération du numérique,
- faire émerger les jeunes talents,
- encourager la réussite scolaire et universitaire,
- préserver la santé des jeunes.
Cela se concrétise par des mesures aussi diverses que la possibilité de passer le permis de conduire dès 16 ans, le Revenu Actif Jeune pour les jeunes qui se formeront dans des métiers en tension, augmenter de 50% le nombre de services civiques d’ici 2027, équiper en ordinateurs tous les lycéens de France, créer un fonds national de financement des talents émergents, créer une banque nationale des jeunes, ou encore abaisser le taux de TVA à 2,1% sur les produits d’hygiène féminine. Évidemment toutes ces propositions non-exhaustives viennent en complément du grand plan que Valérie Pécresse envisage en terme d’école et d’éducation.
Quelles sont les principales difficultés évoquées par les jeunes que vous rencontrez ? Comment Valérie Pécresse compte-t-elle répondre à ces difficultés ?
Étant moi-même étudiant, des jeunes, j’en croise toute la journée. Durant la crise Covid, tout le monde a vu les difficultés subies par les jeunes en matière de précarité. Ces derniers ont été les victimes collatérales d’un virus qui a profondément frappé notre modèle social. Néanmoins, pour avoir recueilli des témoignages personnels, je me suis rendu compte que les jeunes ne sont pas aussi prompts au clientélisme que les politiques veulent bien le croire ! Les échos que j’ai recueillis ressemblaient plus à : « À la fin du mois, je veux un stage, un Master, une alternance, un job d’été… » qu’à : « À la fin du mois, je veux un chèque ou une prime ! ». Ce que j’entends par là, c’est que les jeunes de notre pays ne veulent pas intégrer un système mortifère d’assistanat mais plutôt trouver les outils et les moyens pour s’émanciper, réussir et préparer leur avenir. Et je crois que ce modèle-là, Valérie Pécresse est la seule candidate à l’avoir compris.
Ça se traduit par des propositions concrètes comme la création automatique pour chaque jeune à 16 ans d’un statut et d’un identifiant « jeune entrepreneur », rendre obligatoire l’accueil de stagiaires pour toute structure d’au moins 10 salariés qui reçoit des financements publics, créer 1 Million de « talents numériques » d’ici 2030 avec l’École Nationale du Numérique, ou encore recréer des bourses au mérite pour les étudiants moyens et populaires.
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Lors des élections régionales, 82% des 18-35 ans se sont abstenus. La défiance entre les citoyens et la classe politique s’accroît. Que propose Valérie Pécresse pour réconcilier les Françaises et les Français avec les urnes ?
Personne ne peut nier la rupture de confiance entre le peuple et les élus. L’abstention et les votes extrémistes en sont le thermomètre. Au-delà du contexte sanitaire qui a impacté aussi notre vie démocratique, il y a aussi un sentiment qui habite les citoyens de non-représentativité des élus. Ce qui l’explique en partie, c’est sans doute l’éloignement de la prise de décisions mais surtout l’absence de résultats concrets. Les citoyens ont le sentiment que l’État ne les protège plus contre les violences et l’insécurité mais qu’il est là pour leur imposer des normes administratives absurdes et taxer ce qu’ils gagnent en travaillant. Il faut recentrer l’État sur ses missions régaliennes et arrêter l’excès de bureaucratie qui pénalise les Français. Il faut que ces derniers éprouvent un sentiment d’ « État utile ». Pour cela, Valérie Pécresse envisage un « comité de la hache » pour diviser de 50% le poids des normes au travers des Codes les plus volumineux, la suppression de 200 000 postes de fonctionnaires dans l’Administration purement bureaucratique pour en créer 50 000 dans 3 missions régaliennes « Justice – Santé – Éducation ». Elle propose aussi notamment de diviser par 2 les délais de traitement pour les procédures administratives les plus importantes.
Je pense qu’un des axes forts de son programme qui répondra à l’abstention, c’est aussi la décentralisation. Elle a pour objectif de nouer un pacte de liberté et de confiance avec les Maires et les collectivités territoriales pour libérer l’action locale, de rétablir l’équité entre les territoires mais aussi de consacrer de véritables blocs précis de compétences pour une action efficace dans la Commune, le Département et la Région.
Pas de solution magique, simplement un vent de liberté sur les citoyens et les territoires afin de mieux gérer l’argent public d’une part, et d’autre part d’optimiser l’efficacité de l’action publique. Voilà quelques éléments qui peuvent permettre aux citoyens de retrouver confiance dans leurs élus.
Seriez-vous partisan de rendre le droit de vote obligatoire ?
À titre purement personnel et j’insiste, ça n’engage que moi, oui j’y suis favorable, sinon ça n’a aucun sens de considérer le vote comme un devoir. En revanche, l’un ne va pas sans l’autre, et si on rend obligatoire le vote, il faut comptabiliser le vote blanc. Après, j’entends aussi l’argument qui consiste à penser que la contrainte et l’obligation ne sont pas la meilleure solution pour convaincre. Donc je garde une réserve mais en l’état actuel des choses, j’y suis plutôt favorable.
L’ONU annonce que 500 000 réfugiés ukrainiens ont fui le conflit avec la Russie*, le commissaire européen en charge de la gestion des crises, Janez Lenarcic, a estimé que « plus de 7 millions » de personnes pourraient être déplacées en raison du conflit. La France doit-elle accueillir des réfugiés ?
Depuis quelques semaines, l’agression militaire commise par le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, bafoue le Droit International en l’espèce l’intégrité territoriale d’un État souverain, l’Ukraine. Et ça ne laisse pas indifférent l’arrière-petit-fils d’Ukrainien que je suis. Mais cette dernière semaine, c’est une ligne rouge de plus qui a été franchie à Boutcha dans la banlieue de Kiev. Cadavres ensanglantés qui jonchent le sol, femmes et filles violées, civils torturés et massacrés, la barbarie la plus monstrueuse comme il est difficile de l’imaginer dans la condition humaine. Ce sont les enquêtes diligentées par la Cour Pénale Internationale qui qualifieront les faits, mais les images insupportables que nous voyons illustrent ce qu’on appelle des crimes de guerre.
Les Ukrainiens combattent avec beaucoup de force et beaucoup de dignité pour défendre leur drapeau. Le devoir d’un pays comme la France, c’est d’accueillir les réfugiés de guerre qui fuient l’Ukraine. Cette population européenne en profonde souffrance doit pouvoir compter sur la solidarité nationale, européenne et internationale.
Il y a quelques jours, lors d’un déplacement dans le Sud de la France, sur une aire d’autoroute, j’ai vu un car escorté par la Gendarmerie et la Croix-Rouge. Aux abords du bus, il y avait un groupe de personnes, Monsieur et Madame « tout le monde » pour le dire assez simplement. J’ai compris qu’il s’agissait de réfugiés ukrainiens lorsque j’ai entendu brièvement leurs échanges dans une langue à sonorité est-européenne. Il y avait des hommes, des femmes, parfois de très jeunes mères avec des enfants en bas âge, mais aussi des personnes âgées. J’ai été profondément bouleversé, d’abord à l’idée de savoir que je me trouvais à quelques mètres d’innocents qui avaient été contraints de tout quitter pour sauver leur vie. Mais je dois dire que je fus surpris, voire plutôt impressionné, par leur sérénité, en tout cas celle qui s’exprimait sur leur visage. Ils n’avaient pas du tout l’air inquiets ou angoissés, les enfants ne pleuraient pas, en tout cas ne montraient aucun signe de panique et d’inquiétude. Pourtant, quoi de plus anxiogène que de quitter son pays en guerre, de peur de mourir, et de rejoindre un pays qu’on ne connait pas et dont on ne parle pas la langue ? C’est là que j’ai compris, ou du moins que j’ai eu la preuve, que le peuple ukrainien est déterminé, serein, optimiste, courageux et combatif.
Je me demande si le Président Poutine n’a pas sous-estimé cela…
Pour vous, quelle demande prioritaire concernant la jeunesse n’est pas encore prise en compte par la classe politique dans son ensemble ?
Dans l’immédiat ce qui me vient à l’esprit, c’est la complexité des démarches administratives auxquelles doivent faire face les jeunes étudiants ou apprentis, pour se rapprocher du milieu professionnel. Cela peu paraitre anecdotique, j’en conviens, mais je parle par expérience personnelle et via des témoignages de mon entourage dans toute la France. On en revient aux inconvénients de l’excès de bureaucratie, mais je pense que le problème est plus grave qu’on ne le croit. Il est urgent de simplifier toutes ces règles et procédures pour permettre aux jeunes de s’insérer facilement et rapidement dans le monde du travail, ou du moins tester des expériences professionnelles diverses. Je pense que c’est un sujet majeur et qui, si il était traité par la classe politique dirigeante, pourrait rendre un grand service aux jeunes.
* Annonce du 28 février 2022 par le Haut-Commissaire de l’ONU.
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